14 février 2024
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Le Carême : un temps favorable et béni
Le temps du Carême qui s’ouvre aujourd’hui nous renvoie tous à ces trois grands appels :
partager – prier – jeûner
L’Église ne fait ici que relayer les appels de l’évangile réentendus le mercredi des cendres : « quand tu fais l’aumône, quand tu pries, quand tu jeûnes… »
La démarche personnelle que chacun va mener, « ton Père voit ce que tu fais en secret », doit aussi s’envisager comme une démarche ecclésiale. C’est toute la grande famille de l’Église qui se lance dans cette aventure spirituelle.
Pour la vivre, il est précieux de recevoir l’invitation particulière que le pape François adresse aux catholiques en cette année 2024. Je vous invite à méditer son message : « À travers le désert Dieu nous guide vers la liberté ».
Le pape médite librement à partir du livre de l’Exode et l’épisode de la libération de l’esclavage en Égypte. Les expressions du pape sont suggestives. Il parle de cette expérience douloureuse vécue par le peuple de Dieu, il en tire des conséquences pour notre Carême :
- Il s’agit en effet d’un appel vigoureux à la liberté.
- Aujourd’hui encore, le cri de tant de frères et sœurs opprimés parvient au ciel. Posons-nous la question : est-ce qu’il nous parvient à nous aussi ? Nous ébranle-t-il ? Nous émeut-il ?
- Reconnaissons que nous sommes encore sous la domination du Pharaon.
- Il subsiste en nous une inexplicable nostalgie de l’esclavage.
- Posons-nous la question : est-ce que je désire un monde nouveau ?
- Nous pouvons nous accrocher ainsi à l’argent, à certains projets, à des idées, à des objectifs, à notre position, à une tradition, voire à certaines personnes. Au lieu de nous faire avancer, elles nous paralyseront.
- Il est temps d’agir, et durant le Carême, agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ne pas avoir d’autres dieux, c’est s’arrêter en présence de Dieu, devant la chair de son prochain.
- La forme synodale de l’Église, que nous redécouvrons et cultivons ces dernières années, suggère que le Carême soit aussi un temps de décisions communautaires, de petits et de grands choix à contre-courant, capables de changer la vie quotidienne des personnes et la vie d’un quartier : les habitudes d’achat, le soin de la création, l’inclusion de celui qui n’est pas visible ou de celui qui est méprisé.
Ces invitations du pape sont exigeantes, elles envisagent notre vie chrétienne dans toutes ses dimensions. Ne tardons pas à les mettre en pratique. Au terme, c’est la liberté du Ressuscité qui nous attend ! Bonne traversée du désert !
+ Jacques Habert
Évêque de Bayeux et Lisieux
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Published by Espace-Khaïré